L'apprentissage de la Flûte à Bec


Sujets
La famille des flûtes à becp Les différentes parties de l'instrumentp La tenue de l'instrumentp La position des doigtsp La posturep
Comment souffler ?p Le détachép L'échauffementp L'apprentissage d'un morceau p De l'intérêt d'une pratique instrumentalep


La famille des flûtes à bec

La flûte à bec soprano n'est pas un instrument unique : comme beaucoup d'instruments anciens, elle est constituée en famille, c'est à dire qu'il en existe plusieurs tailles, comprenant principalement du grave à l'aigu :

  • La flûte basse en fa
  • La flûte ténor en do
  • la flûte alto en fa
  • la flûte soprano en do
  • la flûte sopranino en fa

    Les flûtes sopranino, soprano et alto sonnent une octave au-dessus de leur notation, la flûte ténor sonne une octave au-dessous de la soprano, et la flûte basse sonne une octave au-dessous de l'alto.

    A la Renaissance cette famille joue un rôle social, on se réunit entre amis pour jouer des chansons à quatre parties sur ces flûtes. Au bal, elles servent, au même titre que les cromornes et les bombardes, à mener la danse.



    Les différentes parties de l'instrument

    Démontons la flûte, nommons et décrivons ses différentes parties :


    flute



    La tenue de l'instrument

    Le premier point d'appui est celui du bec, la flûte est posée sur la lèvre inférieure devant les dents (et non pas entre les dents comme la clarinette ou le saxophone par exemple).

    Le second point d'appui est le pouce droit, il soutient la flûte au dessous de l'index droit. L'index ou le majeur de la main gauche servent alternativement ou ensemble de point d'appui suivant les notes.



    La position des doigts

    Les trous sont fermés avec le gras du doigt, et les doigts sont à plat sur les trous et non arrondis. Lorsque les trous sont ouverts, les doigts se placent à un centimètre au-dessus de ceux-ci et conservent cette position, prêts à les fermer dès qu'il le faudra. On peut vérifier à ce stade la bonne position des mains en essayant de tout boucher. Un exercice que l'on peut proposer est d'enlever la main droite, de la poser, puis de la remettre en place à une cadence donnée en retrouvant la bonne position (en regardant puis sans regarder).

    Pour le pouce de la main gauche, on obtient les notes suraigues en bouchant à 3/4 le trou ou en inclinant le pouce de manière perpendiculaire à la flûte.



    La posture

    La flûte forme un angle de 45 degrés par rapport au corps, la tête est droite, le dos également, les coudes (jamais posés sur la table!) sont placés le long du corps et ne sont ni trop serrés, ni trop écartés.



    Comment souffler ?

    L'inspiration se fait par la bouche, jamais par le nez, la lèvre supérieure se soulève et permet de prendre une grande quantité d'air. L'expiration doit permettre de produire une note tenue qui n'oscille pas, pour cela il faut penser à envoyer l'air jusqu'au bout de l'instrument.

    A chaque registre de l'instrument correspond une pression de l'air différente; en effet, même si le débit reste le identique il faut adapter son souffle à tout moment pour le jeu de cet instrument.


    Toutefois, on peut indiquer simplement aux élèves débutant de souffler de l'air chaud car les notes du registres médium se jouent sans difficulté ; cela permettra un apprentissage plus aisé des notes graves.



    Le détaché

    Les notes détachées sont le résultat d'un coup de langue en prononçant les syllabes tu ou te pour les attaques dures et du ou de pour les attaques plus douces. Pour la vitesse, on prononcera Dugu ou Duru (R du bout de la langue). Concrètement, une fois l'inspiration prise, la langue se place contre le palais, un peu au-dessus des incisives supérieures, sans toucher le bec.

    Lorsque plusieurs notes sont détachées, chacune d'elles est attaquée avec un coup de langue dans un même souffle sans coupure de la colonne d'air.

    Un exercice d'articulation préparatoire peut se faire avec tous les élèves de la classe : au signal du professeur (geste de levée), les flûtistes attaquent une note donnée préalablement... un geste de conclusion permet de couper la note tous en même temps en reposant la langue derrièrre les incisives. Cela permet de travailler l'attaque simultanée, le timbre de l'instrument, la justesse et de revoir éventuellement les notes du morceau étudié.



    L'échauffement

    Des exercices peuvent être effectués pour se préparer au jeu d'un morceau : on peut par exemple revoir lentement les notes que l'on connaît ou la totalité de la tablature, avec un accompagnement au piano.

    Exemple de morceau pour une classe de sixième (l'accompagnement peut être réalisé par des élèves au clavier ou au xylophone pour la basse des accords...)

    LECTEUR MIDI :

    On peut souffler doucement pour exercer son souffle (pose de sons sur 2, 4, et 8 temps), on peut également débuter un travail sur les valeurs rythmiques (rondes, blanches, noires et figures plus complexes présentes dans une partie ultérieure du cours). Un jeu sur les nuances (crescendo et decrescendo, paliers) et la masse sonore peut être envisagé.

    Dans tous ces exercices les élèves devront veiller à ne jamais déformer le son et on tentera d'accorder les instruments entre eux. Certains exercices pourront être effectués les yeux fermés afin de développer le sens tactile.



    L'apprentissage d'un morceau

    Après écriture ou distribution du morceau, il faudra parfois envisager dans un premier temps de noter le nom des notes et d'écrire la pulsation sous forme de traits verticaux sous le morceau pour les élèves débutants afin d'obtenir un résultat musical rapide. Dans un second temps on essaiera de faire lire directement les notes et les rythmes par la classe lors de l'apprentissage sans avoir recours à ce procédé. Lors de cette étape, on pourra décoder le morceau en faisant découvrir aux élèves les phrases, signes musicaux, reprises... Une autre méthode peut être adoptée afin d'éviter d'écrire le nom de notes, elle consiste à symboliser celles-ci par une couleur..

    Le morceau est ensuite présenté par le professeur avec son accompagnement musical sous forme de play-back. Suivant la difficulté du morceau, on peut alors envisager une lecture complète, ou le travail en détail d'un passage particulier. A ce stade, l'apprentissage peut d'abord se faire en muet (les doigts bougent, mais le bec est posé sur le menton) puis sous forme de question-réponse sur un fragment court mais cohérent, c'est à dire sur une phrase musicale en mettant en évidence les respirations, les articulations et les nuances.

    Afin de conserver l'attention de toute la classe, et de corriger les premières erreurs individuelles, la pièce musicale pourra être jouée en alternance entre les rangées sous forme d'un relais (par exemple chaque phrase = une rangée). A la fin de l'apprentissage, l'utilisation du play-back permet de contrôler le travail de chaque élève.



    De l'intérêt d'une pratique instrumentale

    La pratique de la flûte peut tout comme la pratique des percussions permet d'anticiper, de rejoindre ou de parfaire de nombreuses activités du cours d'éducation musicale. Ainsi diverses propositions peuvent-elles être faites dans ce cadre :


    Pour le répertoire de l'instrument et les play-back voyez la page documents pédagogiques de ce site.